« Les chevaux de Dieu », le long métrage de Nabil Ayouch est déjà à l’affiche des salles de cinéma depuis début février. Le film, inspiré des attentats de Casablanca en mai 2003, a déjà reçu une dizaine de distinctions à travers le monde.
Selon Nabil Ayouch, ce film se veut assez réaliste et plonge véritablement du bidonville pour refléter le point de vue réel des habitants. Il estime par ailleurs « qu’il se trouve qu’on s’est intéressé jusqu’à présent aux premières victimes de ce drame, celles qui sont mortes ou ont perdu des proches. J’ai donc voulu qu’on découvre aussi les autres victimes à travers ce film : ces jeunes de vingt ans qu’on embrigade, manipule et qu’on envoie se faire sauter au milieu d’innocents. »
Nabil Ayouch estime qu’il n’existe en fait aucune raison qui entrainerait à devenir kamikaze et que la misère économique et sociale n’équivaut pas à attentat-suicide, sinon il y aurait beaucoup plus de kamikazes à travers le monde. » Il y a d’autres raisons aussi qui sont d’ordre général, géopolitique et personnel liées au parcours de tout un chacun.
Vous avez rencontré les parents des victimes. Qu’est-ce qui vous aura le plus marqué lors de vos échanges ? Enormément de souffrances. Cela dit, même si ce drame est toujours présent à l’esprit, bien des familles ont pu le surmonter. Et le fait que certaines aient pu venir assister à sa projection prouve qu’on n’est peut-être proche d’une réconciliation », a-t-il déclaré.
Pour le casting, le réalisateur des « Chevaux de Dieu » indique avoir travaillé avec des gens extrêmement sensibles, lucides et intelligents, pétris de talents et qui avaient tant de choses à exprimer. « Pour moi, ce sont de vrais comédiens, même s’ils n’ont pas fait d’école », a-t-il ajouté.